Je me souviendrai toujours de mon premier tricot. Il remonte à l'été 2015. Mon amie, à qui j'avais demandé de me montrer à tricoter, m'avait traînée au centre d'achat pour que je puisse m'acheter de la laine et une paire d'aiguilles. Déjà, dans la boutique, une intense fébrilité m'a gagnée: tant de couleurs et de textures! J'entrevoyais des milliers (trop) de possibilités! J'ai finalement choisi sans trop regarder le prix (ouch!), me laissant guider par les couleurs et la douceur de la fibre.
Mon projet: un foulard! Je rappelle que nous étions en été. Mais vaut mieux si prendre trop tôt que trop tard, me raisonnais-je alors. J'avais l'impression que ce foulard allait de toute façon me prendre une éternité à tricoter. Avec un peu de chance, il serait peut-être prêt au printemps suivant?
Le lendemain, ou surlendemain de mon achat, ça demeure un peu flou, autour d'un souper bien arrosé, mon amie m'a montré la base: monter mes mailles, puis tricoter en point mousse, et en jersey. Elle m'a brièvement expliqué que si je tricote en jersey seulement, mon tricot va onduler sur les côtés. Cette soirée s'est donc passée à pratiquer la tenue des aiguilles et les points de base. Même si j'ai bu plus de vin que je n'ai tricoté, j'avais tout de même constaté que la chose était possible. J'étais même étonnée de la quasi-constance de ma tension. J'avais imaginé que cela serait plus difficile (aujourd'hui, je me dis que c'est parce que j'étais vraiment prête et motivée, et aussi parce que j'avais une professeure extraordinaire et inspirante - salutations à mon amie qui saura bien se reconnaître!).
De retour à la maison, après un bon sommeil et quelques acétaminophènes, je me remise avec enthousiasme au tricot. Il me fallait me donner un modèle pour mon foulard. Je savais déjà que je ne voulais pas le faire qu'au point mousse. Il me fallait quelque chose de plus texturé, de plus élégant (au prix que j'avais payé ma laine, je voulais vraiment le porter!). Après avoir interrogé Google et regardé quelques modèles sur le Web, j'aillais inventer un petit patron personnel tout simple: j'allais faire des côtes 3x3, en y ajoutant une bordure en point mousse (j'avais bien retenu ma leçon). J'ai monté un nombre de mailles qui me semblait adéquat (j'avais établi une moyenne grossière à partir des patrons vus sur le Web), puis je me suis lancée.
Je ne pouvais plus m'arrêter! Malgré les chaleurs du mois d'août, je traînais mon tricot partout. Salon, cuisine, galerie, auto, chalet, etc. J'étais totalement dépendante! Ce qui fait que mon foulard ne m'a pris que quelques jours à réaliser! Bon, j'étais en vacances, mais tout de même, je me suis étonnée moi-même.
Une fois terminé, je le trouvais toutefois un peu fade. Après quelques recherches sur le Web (une chance qu'il existe!), j'ai décidé d'y ajouter des franges. Grâce à un tutoriel, j'ai ainsi réussi à donner à mon foulard une finition plus élégante.
Au final, toutefois, je ne l'ai pas vraiment porté. J'adore la couleur, mais je le trouve un peu chaud et, surtout, il retient l'humidité, ce qui n'assure pas le meilleur confort. Je le garde néanmoins précieusement et le tiens bien propre pour le jour où j'aurais envie de le porter pour une petite commission. Car il n'est tout de même pas si mal. Pour un premier tricot, j'étais bien fière!
Mais surtout, ce tricot a pris une signification particulière: il s'agit du tricot originel, celui qui m'a ouvert la voie à une toute nouvelle vie, pleine de couleurs, de texture, riche en profondeur.
Depuis cet été 2015, je suis tricot-dépendante, pour mon plus grand bonheur!
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