Qui suis-je?
Vous aurez compris que je suis discrète puisque je ne souhaite pas révéler mon vrai nom. De toute façon, cela a peu d’importance. Ici, je m’appelle Clio, pour évoquer la muse de l’histoire. Pourquoi? Parce que le tricot est pour moi une façon de m’ancrer dans une longue chaîne humaine qui me lie à toutes celles et ceux qui ont tricoté, tricotent toujours et continueront de tricoter. Par le tricot, je communie avec toutes celles et ceux qui rêvent, fuient, pleurent et aiment en tricotant. Par le tricot, j’honore les générations passées. Par le tricot, j’espère léguer un petit quelque chose aux générations qui me suivront. Par le tricot, je m’inscris dans le temps et, d’une certaine façon, je défie aussi un peu la mort.
Tricoteuse de tous les jours, mauvaise technicienne, mais terriblement passionnée par les fibres et les couleurs, je cherche ainsi, jour après jour, maille après maille, à m’inscrire dans cette longue chaîne humaine, souhaitant y apporter ma modeste contribution.
Car elle est bien modeste ma contribution, vous verrez. Je ne suis pas une excellente tricoteuse et je n’exécute pas des pièces mirobolantes. Mais comme une grande majorité, je tricote pour l’apaisement que cela procure et surtout pour la grande joie d’offrir un tricot longuement mûri, où l’on y a déposé, dans chacune des petites mailles, toutes nos meilleures pensées pour celles et ceux que l’on aime. Et pour cela, pas besoin d’exécuter avec brio tous les points de dentelle ou autres machinations complexes. Ne suffit qu’un peu de fil doux, de belles aiguilles lisses et chaudes, et de beaucoup d’amour. Et cela, j’en ai à profusion (de l’amour surtout, mais je ne manque pas de laine non plus, au grand dam de mon portefeuille)!
Alors, bienvenue sur ce modeste blogue. Je pourrai y présenter les projets que j’ai réalisés, vous montrer mes « en cours », ou encore vous parler des projets dont je rêve. J’y tricoterai aussi des mots pour tenter d’élucider et de comprendre cette fascination que j’ai pour le tricot. Quand on y réfléchit bien, notre rapport au tricot est loin d’être superficiel et ne peut à mon sens être relégué au rang du simple passe-temps. Si on tend bien l’oreille, le tricot nous renvoie l’écho de notre passé, de nos souffrances, de notre insécurité, mais aussi de nos joies et de l’amour qui habite chaque parcelle de notre être. Il témoigne assurément d'une furieuse envie de vivre.
Je souhaite secrètement que certaines (et certains) prennent plaisir à naviguer dans mon carnet de tricot, s’y reconnaissent (pourquoi pas?), m’écrivent (ça, oui!). Sinon, je ne bouderai pas mon plaisir, car j’aurai au moins profité des bienfaits de l’écriture. Cachée dans la grande toile, je me serai vautrée avec délectation dans l’anonymat qu’offrent les « internets » pour dévoiler mes pensées tricotées les plus intimes.
Clio
